moi et mes divaguations

nouvelle intégrale de Ninon

 

"Ninon ou la vie trépignante d'une jeune fille de 20 ans"

- Nouvelle écrite par Sylvia et Steff -

Ninon est une minotte de 20 ans qui déteste son prénom pourtant bien mignon !!!!

Allez savoir pourquoi elle aurait pu s'appeler Marilyn, l'idole de sa mère!!!! Marilyn ça fait classe mais ça ne va pas quand on a 20 ans et qu'on aborde des cheveux noirs à la garçonne, donc Ninon convenait mieux, Ninon c'est mieux que Jeanine le prénom de sa mère, alors faut croire que cette dernière a voulu mieux faire en surnommant sa fille comme cela ....

Ninon elle pense que c'est has been et que sa mère a voulu l'appeler comme ça pour se l'a péter comme elle dis ...

Ninon vit seule avec sa mère, fille de 20 ans contre une mère de 40 ...
conflit de génération, toutes deux voulant vivre leur jeunesse à 100 à l'heure,
une qui commence à l'a vivre et l'autre qui se bat pour l'a retrouver ...

Alors la mère de Ninon fait n'importe quoi ....

Enfin, elle fait n'importe quoi aux yeux de Ninon. Car quoi de plus normal pour Jeanine, en effet, d'aller en boîte tous les samedis, de dépenser des fortunes chez l'esthéticienne et, surtout, de collectionner les amants...

Le dernier en date, Michel, un informaticien très imbu de lui-même (pléonasme?) s'est pris la tête avec Ninon. Fort de chez fort. C'était un dimanche matin. Ninon avait emmené des croissants à sa mère. Et c'est ce type qui les a tous bouffés!

Ninon avait vite expédié l'homme aux croissants en enfer .... mais ce ne fut pas le pire .... que dire au sujet de moudmada ? un africain, beau certes mais qui pouvait jouer avec ardeur jusqu bout de la nuit du tam-tam ? Que dire du minet de 19 ans que jeanine a ramené un soir et dont cette dernière s'est vantée de lui avoir fait découvrir les plaisirs charnels ???? que dire encore au sujet de Monsieur Phlippe, historien raté qui a épaté la mère mais qui a saoulé la fille avec le massacre des amérindiens, terme que ninon ne connaissait pas ....

c'est bien simple, Ninon ne veut même plus amener à la maison ses petits chéris comme elle les surnomme, de peur que son affreuse mère limite nymphomane ne le lui pique .... et pourtant Jeanine parle beaucoup mais Ninon sait ce que vaut sa mère, mais qui est elle réellement ?

Un lundi de décembre, Ninon s'en souviendra à jamais, tout changea. L'exubérance de sa mère disparue totalement. Elle cessa de parler à tort et à travers à commenter le moindre de ses petits actes quotidiens. Elle devint même prévenante avec Ninon, à s'enquérir de ses bobos, ses fatigues, ses chagrins... Et, surtout, plus aucun amant ne gâchait le petit déj sacré du dimanche matin. Jeanine arborait en permanence le sourire du bonheur...

Faut dire que Jeanine y avait cru cette fois au grand bonheur .... mais elle avait gardé ça en secret , une lettre reçue un matin de décembre, ce fameux mois avait changé sa vie ....

"Ma chère Jeany"

" Je t'écris cette lettre pour te dire que je pense à toi, que ma mémoire ne vous a pas effacé toi et notre petite ninon qui a du bien grandir, je sais quel est ton choix à savoir que tu ne veux pas que je puisse voir Ninon .... Pourquoi tant d'obstination envers moi son père ? qu'ai je puis bien te faire de si mal pour que tu refuses ce dialogue depuis des années ? Je sais je n'ai pas été toujours facile, j'ai eu un métier difficile, je t'ai fais du mal certes mais pas et plus au point que je ne puisse voir ma fille, je t'en prie réponds moi juste une fois, et acceptes enfin un dialogue, je continuerai à t'écrire, même si tu jettes mes lettres je continuerai ...
Saches enfin que je t'aime toujours, en attendant de tes nouvelles, prends soin de Ninon qui a presque 20 ans et dont je n'ai aucunes photos.
je t'embrasse ..."

Jeanine a ce jour été bien perturbée , mais qu'avait il fait ce mystérieux père que Ninon ne connaissait pas ??? et pourquoi en ce jour , Jeanine a t'elle rangé provisoirement sa batterie d'amants non dans un placard de cuisines ou on rangerait ses casseroles mais dans son coeur ?? Pourquoi a t'elle cru au bonheur ce jour ?

Ninon prit son courage à deux mains et questionna sa mère:
- Dis donc, t'es toute gaîte aujourd'hui?
- Oui, ça se voit tant que ça , ma chéri?
- Ah, ben, c'est clair! T'as reçu une bonne nouvelle pour qu'on ait plus besoin de mettre la radio tellement tu chantes?
- Une bonne nouvelle, c'est peu dire...
- Et on peut savoir quoi? Si c'est pas indiscret...
- Dans trois jours, Ninon, dans trois jours. Tu sauras ce qui me ramène à la vie dans trois jours. Promis. Pas avant car un retournement de dernière minute est possible...
- Ok d'ac! Tu peux quand même chanter un peu moins fort car j'vais téléphoner à une copine...
Ninon sauta au cou de sa mère en éclatant de rire pour lui signifier qu'elle blaguait. Cela faisait des années que de telles marques de tendresse avaient disparues entre elles deux.

Ninon bien que particulièrement enjouée de l'attitude de Jeanine ne pouvait s'empêcher de penser ce que cachait cette mystérieuse mère ....

qu'avait elle encore inventée ? avait elle gagné au Loto ? Ou cachait elle un futur beau-père extraordinaire qui ne mangerait plus ses croissants et qui aurait de plus un fils de 20 ans beau comme un coeur et aussi douée que Baudelaire ....

Ninon ne pu s'empêcher encore une fois de raconter ça à sa grande pote Marie, à la sortie de la fac, elle sauta sur cette dernière, qui fumait encore cette bien curieuse substance qui l'a rendait top cool comme elle se plaisait à dire ..

"marie chui encore dans la merde, ma mère a encore un mec ! et cette fois ci chui mal, chui sûre qu'elle est raide dingue et que ce mec va nous embarquer soit dans une maison craignos planquée dans le larzac, soit dans un palais dans le sud tellement ma mère est grave bizarre à donf" ...

toutes deux s'esclaffèrent de ce nouveau dialogue qui faisaient enrager les générations précédentes ...

"quoi ta reum a un keum ? c'est quoi de delirium tremens que ta reum te couve ?
pis tu sais le Larzac c'est vachement top , je viendrai souvent te voir et je ferais germer mes plants de beuh à faire arracher la gaine de ta grand mère !!!!
ta mère amoureuse ! Laisses moi rire Ninon !!!! ta mère elle aime qu'une chose : faire taire sa quarantaine qui l'a défrise et retrouver ton âge pour fricoter encore plus" ...

Ninon fut tout à coup attristée des paroles de sa grande pote fumeuse de joints à 8h00 du mat , après tout elle pouvait se l'a fermer, elle, avec son père limite baba-cool et sa mère reconvertie dans la religion bouddhiste....

"elle me cache un truc de ouf .... je l'ai gaulée ce matin entrain de fouiner je ne sais quoi dans le cellier, elle était accroupie derrière nos vieilles bouteilles de pinards et matait dans un carton des photos" ...

Marie reprenant encore dans un éclat de rire : "moué ta mère a essayé de recenser par toutes ces photos le nombre de keums qu'elle a eu la chance de bercer dans son pieu" ....

Marie aussi baba-cool que ses vieux comme elle les surnommait avait toujours eu une admiration ironique certes, mais admiration quand même pour jeanine qui représentait la mère jean-foutiste, fumeuse de pétards de temps en temps et qui trémoussait son postérieur dans les boîtes parisiennes les plus "in" ...

"c'est décidé ! clama Ninon, ce soir maman va en boîte avec ses collègues, moi aussi je vais faire un tour dans ce maudit cellier" ....

- J'avais promis il y a un mois, j'peux pas me débiner mais, vraiment, j'ai pas envie d'y aller...
- Allez, allez! Une dernière chouille, pour la route. Tu prends ça comme un enterrement de vie de jeune fille. Et tu vas voir, ça va tout de suite mieux passer.
- T'es toujours aussi drôle, toi...
- J'dis ça pour toi, ma moman chéri... Tu vas voir, tu vas la kiffer grave ta soirée!
- Kiffer, kiffer... Tu peux pas causer comme tout le monde?
- Ben, justement, c'est comme ça qu'elles tchatchent mes copines...
- Bon, allez, j'y vais. T'as raison, considérons cette soirée comme un enterrement, ce sera plus gai...

Un dernier coup de peigne. Vérification si les bas ne sont pas filés. Un dernier regard vers sa fille dans l'attente qu'elle lui fournisse une excuse pour éviter cette satanée soirée. Aucune réaction de Ninon. Elle finit par actionner la poignée de la porte d'entrée (de sortie en l'occurence) de leur appartement.
- Ouf!
Ninon s'était promis de patienter cinq minutes après le départ de sa mère au cas où celle-ci rebrousserait chemin pour un oubli de maquillage ou autre. Que c'est long cinq minutes lorsqu'on est dans un tel état d'empressement! La trotteuse avance néanmoins inexorablement et elle parvint enfin au bout de ses six cents petits pas.
Ninon se précipite dans le cellier. Elle s'empare à deux mains du fameux carton et le mène sur la table de la cuisine.

Ninon était soudain devenue fébrile, entre l'angoisse de voir sa mère hurlant dans l'entrée : "Merde c'est pas vrai j'ai pété un talon de mes escarpins neufs !!!! Bordel Ninon tu sais combien j'ai payé ces maudites pompes ? " !!!! et entre cette curieuse angoisse d'avoir franchi la porte de ce maudit cellier .et d'en extraire le carton mystérieux ...

Ce carton était terriblement simple et semblait être dénoué d'un quelconque intérêt et pourtant la jeune fille l'ouvra. Elle pu constater un nombre incalculable de lettres , incalculable ne fut pas dur pour Ninon étant elle même dyscalculique avec sa phobie des chiffres ... Un toc soi disant ... 2 + 2 = 6, 6 + 6 = 14 ... cela résumait tout, du coup le problème de Ninon était résolu, pour sa première année de fac elle s'inscrit en psycho, écouter les gens n'était pas dur et leur prendre 35 euros par séances cela n'était pas dur à comprendre !

son regard se figea sur une lettre délicatement parfumée mais dont elle n'avait jamais connu l'odeur ... des lettres jugaient soudain sur le sol de la cuisine devenue soudain austère par l'ambiance silencieuse qui s'était glissé si fort dans Ninon qu'elle en avait la chair de poule.

d'où venaient ces lettres ? qui était cet homme ? elle en lu qu'une infime minorité et déçue s'exclama : "la salope ! c'est qui ce keum" !!!!!

Ninon n'en avait pas terminé avec ces lettres, celles qu'elles avaient parcouru n'allaient pas changer sa vie, elle décida d'en prendre une poignée et se réjouissait presque de ce trésor bien secret : le secret de sa mère ....

Elle étale les lettres, observe, d'après l'écriture des adresses, qu'il s'agit d'un auteur unique. Elle se contente, dans un premier temps, de regarder les lieux d'expédition. Trouville, Nantes, Orange, Chamonix, Lille... Et puis la plus récente, de quelques jours : Abidjan, Côte d'ivoire.
Elle n'hésite pas, ouvre celle-ci et en débute la lecture.

"Ma chère Jeany"

" Je t'écris cette lettre pour te dire que je pense à toi, que ma mémoire ne vous a pas effacé toi et notre petite ninon qui a du bien grandir, je sais quel est ton choix à savoir que tu ne veux pas que je puisse voir Ninon .... Pourquoi tant d'obstination envers moi son père ?..."

Mon père...

Ninon eu un frisson soudain, puis une bouffée de chaleur l'obligeant à sortir très vite afin de gober une bouffée d'air frais, elle rentra et pris une cigarette du paquet que sa mère avait omis sur la petite table du salon.

Elle avait envie de pleurer mais les larmes ne venaient pas ... elle avait envie de vomir mais n'y arrivait pas, elle resta prostrée dans un silence digne des monastères où vivent reclus ces moines silencieux ...

elle rentra enfin après avoir fait taire son chien qui jappait près d'elle pour espérer une furtive caresse de sa maîtresse .... la caresse ne pu venir et elle rétorqua soudain : "ta gueule Youno, c'est pas le moment" ....

mais prise de remords face à ce brave chien, elle s'agenouilla et lui pris délicatement son museau et se mit à pleurer ...

"Youno , pardon" .....

Ce père... Ce père dont elle ne conserve que de vagues images. La dernière c'était lors d'un matin de Noël. Le dernier Noël en sa présence. Elle avait quatre ans. Alors qu'elle déchiquetait les papiers cadeaux recouvrant les petits trésors parvenus comme par enchantement au pied du sapin, il l'a prise en photo. Le flash l'a ébloui. Elle a pleuré. Son père l'a prise dans ses bras la recouvrant de mille caresses et en lui promettant de ne plus jamais la prendre avec un flash. Elle était heureuse. Ce fut la dernière promesse que lui fit son papa.
Le lendemain, il disparut pour toujours. "Papa est mort." Petite fille on ne lui en dit pas plus. Adolescente, face à son envie d'en savoir plus sur les causes du décès de son père, elle n'en obtenu guère plus. "Il était atteint d'une maladie inconnue que n'ont su traiter les médecins. Il est mort subitement." Elle du se contenter de ce macabre laconisme. Le plus douloureux pour Ninon était le refus de sa mère de lui parler de son père vivant. "Que faisait-il comme métier? Où l'as-tu rencontré? Etiez-vous heureux ensemble? Etait-il brun, blond, grand, fort...? "(Jamais elle n'a vu la moindre photo de son père.) A chacune de ces questions Jeanine répondait par des larmes. Et aucun mot. Elle suppliait sa fille de ne plus jamais aborder le sujet tant était grande sa souffrance.
16 ans après, ces quelques enveloppes éparpillées devant elle lui renvoyaient en pleine gueule la non mort de son père!
Se ressaisissant, elle se précipita sur une autre lettre.

la jeune fille avait de nouveau peur, peur de trouver encore une égnime qu'elle ne saurait résoudre sans l'aide de sa mère.

cette fois l'écriture sur l'enveloppe était différente, très belle écriture d'une main certainement très romantique, très littéraire, Ninon fin psychologue l'avait ainsi analysée.

Malgré la pureté apparente de l'encre couchée sur le papier glacé, le ton était nettement plus grave.

"Jeany", Abidjan, le 16 mai 1988

Je viens par cette lettre te délivrer quelques mots et mes quelques sentiments.

je suis seule ce jour et je m'ennuie, et tu sais que lorsque je m'ennuie il m'arrive de broyer du noir, tu me manques jeany, et tu refuses toujours de me répondre à mes appels de tristesse ...

Jeany, excuses moi bon sang !!!!! je n'ai pas mérité ton indifférence, je me suis tant excusée par ces lettres, que fait tu de notre amour , de notre lien unique ????

"oh toi toi que j'aime, dis moi, dis moi, quand ça ne vas pas" .... souviens toi encore de cette chanson que l'on se murmurait le soir dans notre lit toutes deux, souviens quand maman et papa nous grondait de tellement s'aimer toutes deux"...

"tu n'as pas le droit de faire ça, tu n'as pas le droit de me rayer de ta vie, je sais ce que j'ai commis et c'est inadmissible mais je me suis tant excusée Jeany !!!!!".

Je dois rester en Abidjan pendant un long moment, j'ai une mission de 6 mois.
alors réponds moi je t'en supplie !".

Sarah, ta soeur qui t'aime ...

Ninon replia cette lettre et l'a mis dans sa poche de jean's et cette dernière lui paraissait encore bien plus précieuse que l'autre précédemment parcourue,

Ninon avait un père, Ninon avait une tante ....

En ce soir, sa vie avait changé, elle se jura en caressant son fidèle chien qu'elle cherchera la vérité seule et sans l'aide de sa mère ...

Le lendemain, en fin de matinée, alors que seul le crac-crac des biscottes anime leur premier tête à tête de la journée, Ninon prononce ses premiers mots de la journée:
- Il est un peu leg' ton café.
- J'ai mal au crâne. J'voulais pas en faire un très fort.
- T'as encore trop picolé hier soir?
- Non, pas une goutte d'alcool. C'est la conversation de mes copines qui n'est pas passée.
- Ah? Au fait j'vais voir tonton Bob c't'aprem...
- Mon frangin? Mais tu dis que tu pas le blairer, que plus taré que lui, tu meurs...
- Ben, j'ai changé d'avis. J'kiffe les tarés, maintenant.
- Ah bon... C'est une bonne chose, en tout cas, que t'ailles voir ton oncle. Ca va lui faire plaisir. Il a toujours souffert que tu l'aimes pas. T'en profiteras pour lui demander qu'il me rende mes boucles d'oreille.
- Ouais. Ok.
Jeanine débarasse la table en chantant, frétillante de joie, malgré ses maux de tête. Ninon l'observe et se demande si cette joie récente qui habite sa mère n'aurait pas un lien avec ce père fraîchement ressuscité...

A peine la douche prise, un coup de gel et un ébouriffage sur ses cheveux courts et Ninon enfourcha son scooter pour aller voir le fameux oncle Bob.

La jeune fille ne naviguait que sur ce scooter, car disait elle : "je veux pas être assise le cul dans une twingo et avoir l'air con" ... Sur ces dires, sa mère rétorquait toujours :"enfin voyons tu es sotte ou quoi, moi j'en ai bien une voiture !" et sa fille répondant ; "oui bah tu as franchement l'air pouf avec ta bagnole, avec l'accroche vanille au rétro et tes sièges rouges velours" ...

De tels stéréotypes laissaient présager que Ninon avait encore fort à faire sur ses études de psychologie, mais quand Marie sa pote lui faisait remarquer que c'est pas comme ça qu'elle aurait des clients plus tard, celle ci rétorquait : je serais médecin de la franchise, pas médecin de la souffrance à 35 euros !!!" ...

tout était dis, cela clouait le bec à tout le monde et donnait le sourire à Ninon.

Il était déjà midi et Ninon priait le ciel pour que son vieil oncle abruti de Bob fut levé, Bob était complètement en dehors de la réalité, un tantinet mystique, se disait être apôtre du Christ et badigeonnait à qui voulait l'entendre, de l'eau bénite ....

Bob lui ouvrit, les cheveux en l'air, l'air hagard et à la masse comme d'habitude,

"salut ni'n, tu as vu l'heure ? j'ai lu encore un psaume de la bible et chui cassé" ...

"bien sûr et la bouteille de Martini sur ta table basse, elle t'a aidé à prier à tes conneries ? "

Ninon n'était pas croyante car vu l'exemple de bob l'apôtre, cela ne l'encourageait guère à croire en quelque chose".

"pis m'appelle pas Ni'n s'il te plait, c'est con, et j'aime pas",

"ok cool, sois zen, sinon je vais me repieuter la miss" ..

"dis moi oncle bob je peux te demander un truc?"

"moué si tu veux mais fais vite car j'ai rendez-vous avec Monsieur le Curé, tu sais celui qui habite à ......"

Ninon coupa la conversation d'un ton abrupte,

"oui je sais !!!!! on se demande ce que tu peux bien fouttre avec ce traîne savates en cuir, il est moche ce cureton en plus" ...

bob soupira encore une fois et sentait déjà que sa patience même d'apôtre s'envolée ...

"dis bob, toi et maman vous ne parlez jamais de votre enfance, de votre vie, de vos parents, je voulais te voir car en psycho, là on étudie sur les attitudes comportementales qui seraient soi disants génétiques" ... t'y crois à ça toi oncle Bob ?"

"Bien sûr Ni'n, tu sais ce n'est pas pour rien que le Christ est le Christ, le Christ c'est un magicien, un aventurier de l'avenir" ...

Ninon ne pu empêcher à ce moment là de penser que si la connerie était génétique, que ses grands parents devaient tenir une sacrée couche de débilité pour avoir engendré une mère nymphomane et un oncle disjoncté, et enfin souhaitait que la génétique s'arrête sur sa personne" ...

"Ni'n tu sais ya pas grand chose à dire en fait, ta mère et moi on a été fort heureux et choyés par tes grands parents, ils étaient de modestes fermiers mais nous n'avons manqué de rien, on a grandi bien sagement , et quand ta mère est partie sur Paris, j'ai beaucoup aidé notre père à la ferme."

" maman à Paris ? pour faire quoi ? elle ne m'en a jamais parlé" ...

Il eu soudain un silence cérémonial que Ninon aurait bien gaulé la bouteille d'eau bénite pour asperger le diable qui devait ricaner au-dessus de leurs têtes,
bob devena blême ....

Quel week-end de dingue! C'est pas possible, elle rêve! Ninon se pince violemment l'avant-bras et pousse un petit cri. Merde, elle ne rêve pas. Après avoir été orpheline pendant des années, elle ne l'est subitement plus. Une tante surgit par l'opération du saint-esprit. Sa mère qui aurait vécu à Paris sans qu'elle ne l'ai jamais su. Ca fait un peu beaucoup pour sa cervelle d'étudiante. Même pour une futur psy à 35 euros la séance.
Elle décide de questionner son oncle sur le sujet le plus préoccupant à ses yeux:
- Tu le savais toi, tonton Mystic, que papa n'était pas mort?

L'oncle Bob poussa un bien curieux râle d'un coup si bien que Ninon craigna que le diable s'était emparé de lui et chercha de ses yeux s'il n'y avait pas un crucifix qu'elle pourrait lui présenter afin de chasser le mal !

"de quoi tu parles Ni'n ?, "

"je parle de ce que tu sais, alors avec ton air con et ta vue basse, tu vas m'expliquer de suite, et ne regarde pas tes tongs , regardes moi et dis moi !!!!!",

"bon, tu sais, je pense que ce n'est pas à moi de te dire tout ça",

"tu es bon et charitable n'est ce pas ? un apôtre ne peut il pas devenir mon allié ?
n'es tu pas né pour clamer la vérité et apaiser ma conscience ?"

"mais avant tout , qui est Sarah" ?

Bob était ému visiblement, les yeux humides, il bredouilla : "c'est la soeur de ta mère, sa soeur jumelle" ...

"donc tu as deux soeurs, mon oncle" ?

"non Ni'n, ce ne sont pas mes soeurs, soeurs de coeurs, mais pas soeurs de sang" ..........

A cet instant un nouveau choc diabolique rentrait dans le corps de Ninon, elle se mit à pleurer,

"pourquoi tant de secrets ????"

"le secret est bien plus grave que ça Ni'n, il faut que tu parles à ta mère ..., Jeany et Sarah ont été adoptées par notre famille quand elles avaient 2 ans, elles le savent ....."

Bob termina : "va voir ta grand mère , elle sait beaucoup plus de choses que moi même", .................

et c'est ainsi que Ninon enfourcha son scooter, après avoir embrassé son oncle et cette dernière en le remerciant lui glissa : "merci bob je t'aime enfin" ....

direction : 15 km pour aller chez sa grand mère .....

- Ninon! La plus belle, la plus intelligente, la plus douce de toutes les jeunes filles de cette planète, un de tes nombreux admirateurs t'appelle...
Habituellement la sonnerie de son portable, qu'elle a réalisé elle-même, la fait mourir de rire. A cet instant précis, elle n'est pas d'humeur à rigoler. Elle arrête son scooter sur le bas côté de la route, retire le magnifique sac à dos indien que lui a offert Marie au Noël dernier et en extrait son cellulaire.
Il s'agissait de sa mère. Elle la rappelle.
- Maman, c'est moi.
- Oui, Bob vient de m'appeller. Inutile d'aller chez mémé, je vais tout de raconter.
- Tout?
- Oui, tout. En plus ça soulagera ma conscience. J'aurais dû le faire depuis longtemps.
- Ok, j'arrive.
- Mais, auparavant, peux-tu me dire comment as-tu appris pour ton père?
- J'ai fouillé dans le carton du cellier.
Ninon ne sait pas mentir.
- Ah ouais... C'est pas grave. C'est mieux ainsi.... A tout de suite, alors?
- A tout de suite.
Elle chevauche à nouveau son scooter et rebrousse chemin.

Ninon rentre enfin .... le trajet du retour lui a paru pourtant très long ....
5 misérables petits kilomètres pour apprendre qu'on vous a menti durant 20 ans !
20 ans de mensonge et la légèreté de sa mère face à ça !!!!

"coucou minette, ça va ?, l'oncle Bob t'a pas trop saoulé avec ses psaumes qu'il a encore lu toute la nuit, t'a t'il parlé qu'il a acheté des cassettes des serments du Pape, quel con quand j'y pense et dire que c'est mon frangin !"

la jeune fille n'en revenait pas ! sa mère en robe de chambre, fumait tranquillement une royal menthol tout en sirotant son éternel thé également parfumé à la menthe

"qui est mon père ? qui est sarah ?" rétorqua Ninon

"passes moi du sucre s'il te plait, mon dieu que c'est immonde un thé sans sucre" ...

"tu te fous de moi ou quoi ? tu poses ton thé tu écrases ta clope sinon je pétes tout dans cette maison, je te préviens j'en suis capable ! je te préviens tout y passe, je bousille tout" ....

Jeany eu d'un coup la sensation étrange que sa fille puisse devenir violente, l'étudiante en psycho avait des failles, et il ne fallait donc pas les creuser de menace que la lave brûlante n'en jaillisse.

"ton père n'est pas mort Ninon, il vit à Abidjan actuellement" ...

"Comme sarah ?" Répondit-elle.

"oui ..."

"que font ils là bas maman ?, qu'est ce que c'est que cette histoire ?"

"Ninon fouilles le carton, il y a une lettre qui date de 19 ans, prends la et lis là et tu comprendras" .....

c'est ainsi que Ninon refouilla le maudit carton ...

" Ma chère Jeany,

J'ai un terrible aveu à te faire. Si terrible que je ne parviens pas à te le dire en face. Je profite de ce déplacement à Lille pour t'écrire ces mots qui vont te faire du mal et peut-être nous séparer à jamais bien que j'estime ne pas être coupable de ce que je vais t'avouer.
Mardi soir, je suis rentré à la maison à 20 heures. Tu étais présente. Enfin, le croyais-je. Tu paraissais extrêment excitée. Tu m'embrassais frénétiquement. Le message était clair : tu me désirais de suite. Nous avons fait l'amour. Je te passerai les détails. C'est trop odieux. Mais voilà, à la fin de nos ébats, "tu" m'as avoué que tu n'étais pas toi, mais Sarah. Votre ressemblance étant tellement parfaite que je n'y ai vu que du feu. Je l'ai virée de chez nous avec force insultes. Cela l'amusait énormément. Je crois qu'elle s'était droguée.
Je ne te demande rien. J'attends seulement avec anxiété ta réaction. J'accepterai toutes tes décisions.

Ton Pierre, qui t'aime."

Ninon aurait tant aimé que cette lettre eue un tel contenu, elle aurait pu se l'a péter auprès de marie la pote jointeuse !

"ouahouuuu trop kiffantes les affaire de cul à ta reum, la vache , ton reup s'est po emmerdé" ..... voilà le dialogue que cette dernière aurait pu tenir ...

en réalité, après que les délires les plus loufoques aient foulé ses neurones, Ninon s'apprêta à lire la lettre criante de réalisme .... pas d'histoire charnelle sordide mais un élan de SOS les plus flippants les uns que les autres ...

Abidjan le 17 mars 1978,

"Ma chère jeany, toi mon rêve , toi mon amour .....

pardonnes nous, nous sommes enfin arrivés avec sarah dans ce pays ou tu nous manques, nous avons été bien accueuillis par cette population certes en détresse,
eux sont habitués à la détresse, pas nous face à ce manque de toi.

Pour tout te dire sarah ne vas pas très bien et elle me soucie, tu sais bien ce qui me tracasses, vous êtes si ressemblantes par votre beauté mais si différentes en votre âme, elle si forte est faible à présent face à ton absence, et toi qui fut si fragile tu sembles si forte à présent pour nous avoir rayé de ta vie ....

réponds moi, réponds nous ....

Pierre qui pense à toi ..."

Ninon ne tarda pas à fouler de ses doigts une des rares réponses que sa mère adressa à Sarah et Pierre ....

Pourquoi t'as pas envoyé celle-là?
- Parce que j'avais peur de ne pas mettre à exécution les menaces que je profère dedans, lâcha, au bord des larmes, Jeanine. J'ai brûlé le courrier de Pierre auquel je répondais. Il m'y avouait, quatre ans après ta naissance, et alors que je lui avais pardonné la première fois, qu'il avait à nouveau couché avec Sarah. Et toujours dans les mêmes circonstances!
- Non?
- Si, aussi incroyable que cela puisse paraître. Le pire fut qu'il me disait, toujours dans cette damnée lettre, ne plus pouvoir être avec moi. Il était persuadé ne plus être capable de me regarder en face. Depuis je ne l'ai pas revu mais il ne cesse de m'écrire. Et depuis un an, il me supplie de revenir avec lui alors que je venais juste d'apprendre qu'il vivait avec ma soeur! Le salaud...
- J'comprends pourquoi tu ne m'en as jamais parlé maman...
Elles tombèrent dans les bras l'une de l'autre.

"Mais dis moi maman , comment était sarah à cette époque ?????"

Jeanine semblait bien embarrassée d'une telle question, ce n'était pas simple de résumer la vie de sa soeur, de la sienne et de ce passé lourd de conséquences,

"je vais donc te raconter déjà un brin de notre vie" , répondit elle ....

"sarah et moi avons été adoptées par les parents de bob, notre mère, veuve venait chaque été aider notre père adoptif à la ferme, je pense qu'ils ont eu pitié d'elle et se sont mis à l'aimer petit à petit, ton grand-père l'a si bien protégé qu'un jour notre maman biologique lui apprenait une bien terrible nouvelle, elle était enceinte d'un petit gougeat qui l'avait irrémédiablement plantée là, enceinte jusqu'aux yeux et crevant la famine .... Malgré que tes grands parents lui avaient offert l'hospitalité, elle n'a pu faire face et rongée par une pneumonie, elle est morte deux ans après notre naissance , à la ferme .... notre mère n'avait aucune autre famille que ses deux petites filles, alors connaissant ton grand-père il lui a promis de veiller sur nous et nous a donc élevés du mieux qu'il pouvait. La vie à la ferme a été merveilleuse et Sarah et moi nous nous adorions et Bob s'est réellement conduit du haut de ces 5 ans admirablement. c'est après que les choses ont dégénérées.

Sarah était une personne assez déterminée dans ce qu'elle voulait faire plus tard : devenir médecin sans frontières était son rêve, mais pas le mien au désespoir de ma soeur qui voulait qu'on posséde tout en commun.

Moi j'étais très littéraire, très artiste en quelque sorte et je voulais renter aux beaux arts avec une seule idée en tête , me spécialiser dans la bande dessinée ou m'orienter dans la publicité .... c'est là bas que j'ai rencontré ton père, il était étudiant en architecture, il était beau, fougueux et très cultivé mais doté d'une extrème sensibilité et d'une grande faiblesse. Nous avions tous deux la passion du dessin , nous étions jeunes et très insouciants, nous adorions Paris et j'ai oublié peu à peu la ferme de mes parents adoptifs et j'ai délaissé Sarah qui était restée seule là bas. elle avait des projets plein la tête dont celui de construire et de gérer un dispensaire à Abidjan. elle s'est mis au fil des mois à prendre un drôle de chemin, ses idées un peu suréalistes pour l'époque faisait d'elle un autre personnage, en dehors de la norme pour l'époque. Un jour j'ai décidé de présenter ton père à la ferme, nous avions comme projet de nous installer sur la capitale mais notre père adoptif muni d'un faible cachet l'avait gardé pour moi afin de pouvoir m'installer. c'est ce jour là qu'il a vu Sarah pour la première fois.
j'ai senti de suite qu'il se passait un lien magique, sarah au contraire de moi savait envouter les âmes, et cela n'a pas râté, ton père fut subjugué et ensorcellé je dois bien le reconnaitre ...."

"maman continues ..... je t'en prie continues ..." demanda Ninon

"ok fillette, laisses moi le temps de prendre une clope, et sers moi un verre de sky car j'en ai bien besoin, la suite est en effet très catastrophique" ....

- Donc tu sais maintenant que Pierre et Sarah ont couché une première fois ensemble dans les circonstances qu'a décrites ton père dans sa lettre. C'était la réalité, ma sœur me l'a confirmée lors d'un échange téléphonique dramatique. Durant cet appel dont je me souviendrai toute ma vie, elle m'a annoncé qu'elle m'avait toujours détestée. Notamment à cause de ce que je représentais pour elle et notamment l'équilibre qui m'habitait, le nombre de mes amis nettement supérieur au sien et la réussite dans tout ce que j'entreprenais y compris dans le domaine sentimental. Je n'avais jamais perçu cette jalousie terrifiante. Je lui annonçais que je pardonnerais à Pierre vu qu'il était victime dans cette histoire mais, en réponse, elle me promit de tout faire pour me le piquer. J'ai terminé en lui disant de ne plus jamais tenter de nous revoir. C'était terminé entre nous...
Jeanine se moucha bruyamment et reprit:
- Je pardonnais effectivement à Pierre et la vie retrouva son cours presque comme avant. Presque car ton père décida de quitter son cabinet d'architecture et se retrouva au chômage. Il devint, lui si dynamique auparavant, une sorte de légume assis devant la téloche toute la journée. Il était toujours autant attentionné, aimant et adorable avec moi mais son inactivité persistance m'inquiétait terriblement.
Re mouchoir.
- Un jour je découvris un pistolet dans un des tiroirs de son bureau...

Ninon se posait bien des questions, entre deux soeurs un peu disjonctées il faut bien le dire, un oncle taré et un père débile , cela en faisait un peu trop pour les épaules de la demoiselle .... sans compter la nymphomanie dex deux frangines, ça pesait donc très lourd dans le coeur d'une future psychiatre .....

elle se demanda soudain si il ne fallait pas pour elle une reconversion très rapide, devenir instit ? elle était pas con la Ninon , pis au moijns pensait elle un gosse restait un gosse et les mômes c'est quand même moins cons que cette bande de bargeots .... bien qu'il existe sur cette terre des enfants de barjeots et là c'était loin d'être gagné ...

Jeanine grilla à nouveau une cigarette et ses yeux lui piquaient, elle prétexta que la fumée l'importunait, il n'en était rien en réalité, un trop plein de larmes venaient en elle ...

"ce pistolet maman ?" interrogea Ninon ...

la jeune fille attendait patiemment mais les mots de la bouche de Jeanine semblaient durs à sortir,

"ce pistolet ninon, ce pistolet ...."

Rien ne put sortir de la bouche de sa mère ce soir là ....

Ninon décida alors d'extérioriser cela en allant chez Marie la fumeuse de joints,
un bon pétard bien tassé et une rassade de sky l'aiderait à oublier ça ....

elle arriva chez Marie ....

- Marie, j'viens de vivre deux jours de ouf!
- T'as enfin méfu de l'afghan?
- Arrête de déconne. J'ai pas la tête à tes vaseuses...
- Oh, ben t'es relou ce soir. Ton dernier mec t'a engrossée ou quoi?
- Arrête de délire, merde.
Ninon s'effondra en pleurs sur le futon de Marie en prenant une position fœtale. Le deux pièces de la meilleure amie de Ninon était un véritable foutoir. Des livres, des pubs, des vêtements sales, des bières vides jonchaient à même le sol carrelé. Une abondance de posters scotchés anarchiquement laissait apparaître quelques centimètres carrés d'une tapisserie fleurie des années 70. Le mobilier Ikea, bon marché, ne respectait pas les règles élémentaires de la perpendicularité..
Marie saisit enfin que Ninon allait mal pour de vrai.
- S'cuse-moi. Allez, raconte.

Ninon etre deux crises de larmes hystériques demanda à Marie de lui faire déjà un bon gros joint et si possible de lui faire avaler le tube de lexomils qui trainait sur la table de nuit orange à fleurs vertes ...

Calée sur le pieu de la junky et planquée sous le poster de jimmy hendrix et de janis joplin , ninon était enfin prête à raconter ses péripéthies familiales.

"c'est la zone Marie, j'ai une mère givrée, une tante nymphomane et parano qui est de plus sa jumelle, un oncle déchiré et un père ...."

"comment ? s'exclama Marie, "tu as un reup", prends une taff et détresses" !!!!

Ninon raconta alors son incroyable récit et Marie entre deux vapeurs de champignons hallucinogènes lança une idée formidable !!!!

"tu sais quoi ma pote ? , bah on va pas se dégonfler, les vacances arrivent, on prends deux billets aller retour et on se casse à Abidjan !!!!!!, chui trop pressée de voir la tête de ton reup !!!" ....

"et pis on sais jamais, si c'est un lougdingue comme moi, on finira peut être ensemble à planter du pavot dans sa demeure familiale" ...

Ninon éclata de rire , et conclu : "ok biloute, chiche ! on se fait la malle et on va voir ce fameux mister pierre .... mister pierre mister reup" ....

Les deux copines n'avaient pas mesuré à quel point il n'était plus anodin de se rendre en Côte d'ivoire depuis les événements de novembre. Elles ne suivaient guère l'actualité et n'avaient pas eu vent des émeutes anti-français. Leurs proches firent une pression énorme pour les dissuader d'effectuer ce voyage périlleux dans le contexte actuel. Mais aucun argument n'altéra leur détermination. La folie de leur jeunesse et l'envie de savoir de Ninon l'emportèrent.
L'obtention d'un visa fut digne également d'un parcours du combattant. L'administration française suivait les consignes gouvernementales d'empêcher des français de se rendre à Abidjan pour d'autres raisons que les gros sous. Finalement elles parvinrent deux jours avant les vacances à obtenir les deux précieux billets. La veille du départ Ninon eu à affronter une dernière fois l'incompréhension et l'inquiétude de sa mère.

La réponse fut d'une violence inouie, un cyclone , une torande, un séisme sur une échelle de richter de 8,5 !!!

"mais tu es folle ou quoi, tu es complètement cinglée ma pauvre petite , tu crois peut être que je vais te laisser partir avec ta folle dingue de copine, elle t'a embrouillé les neurones , c'est ça ? j'ai toujours su que Marie était tarée mais là !!!!" ....

"écoutes maman, rétorqua Ninon, c'est de ta faute tout ça !!, on en serait pas arrivées là si tu m'avais tout raconté , je dois tout savoir et je dois voir mon père, que cela te plaise ou non, j'irai !!!" ....

"tu y vas et tu ne me revois plus, tu prends tes frusques et ton billet à la con et tu te casses" ....

claquement de porte, bruits de verres, bruits de pleurs et de rage de ladite mère indigne ...

et c'est ainsi que deux jours avant le départ, Ninon arriva chez marie,

"tu peux m'héberger Marie ? ma mère a pété un cable, elle m'a foutu dehors ...."

"super cool , je sors la rouleuse et je te prépares le canapé, tu dors là et on se casse dans deux jours !, rien à fouttre de ta vieille," ....

Ninon eut peine à s'endormir ce soir là, mais elle y arriva ....

Le grand hall de Roissy était noir de monde. Début de vacances oblige. Ninon et Marie s'amusaient du look des voyageurs.
- Non mais t'as maté la gueule de celui-là? Il lui manque plus que le canne à pêche! Ah, le blaireau...
- Et celle-là? Y'a pas d'risque qu'elle soit hôtesse de l'air!
- Combien tu paris qu'il va au club Med, celui avec la chemise à fleurs?
- On va lui demander?
- Chiche?
- Ok, gamine, chiche.
Et gaiement elles se dirigèrent vers un type d'une trentaine d'années l'œil rivé sur le panneau d'affichage des arrivées quand le portable de Ninon vibra. Elle l'avait enfouit dans son soutien-gorge afin de ne rater l'appel de sa mère qu'elle espérait tant. Elle ne souhaitait pas partir avant de s'être réconcilier avec elle mais elle attendait que Jeanine fasse le premier pas.
- Oui, maman?
- Je crois qu'il est inutile que tu partes à Abidjan...
- Ah bon, pourquoi?
- Ton père est à Paris.
- A paris?
- Oui, il vient de m'appeler il y a un quart d'heure. Il a été rapatrié par les forces militaires françaises de toute urgence. Il était recherché par la police ivoirienne pour meurtre.
- Pour meurtre?
- Oui et je n'en sais pas plus. En fait il m'a appelé de Roissy. Avec un peu de chance tu peux l'y trouver et avoir la réponse à tes questions...

Ninon se mit en quête de guetter tous les passagers dans ce si grand hall, devenu austère et flippant d'un coup d'un seul ...

Du coup , ça avait dégrisé sec Marie qui ne pensait qu'à une seule chose : rentrer chez elle peinarde, et mettre vite un album de Gainsbourg qu'elle affectionnait, afin, de ne plus flipper comme elle disait ....

Ninon chercha du regard tout d'abord des militaires accompagnant un meurtier ....

Marie, la super pote se cassa et l'a laissa planté comme une endive , assise seule sur ces sièges que lorsque tu te glisses dedans tu ne peux en ressortir grâce à une main secourable.

c'est alors que réveillée dans un semi sommeil elle vit au loin un homme escorté de deux hommes habillés en kaki, elle se mit à trembler de tous ces membres quand elle aperçu une femme venant vers eux ....

"maman ????" mais que fout elle là ? " ...

La jeune fille s'empressa de prendre son sac à dos et se mit à courir parmi ces gens , tous hagards les uns que les autres, en poussa quelques uns, jura contre d'autres, jusquà finalement se retrouver en face de sa mère ...

"Ninon , je te présente ton père .....," exprima celle ci dans un long soupir ...

ce père ne l'a regarda pas, il semblait absent, aterré, et vidé de toutes joies de retrouver sa progéniture ...

Le militaire coupa vite ses retrouvailles hors du commun,

"Monsieur Pierre Vanier, au nom de la république française, je me dois de vous accompagner au Quai des Orfèvres, veuillez me suivre sans discussions, et vous Madame, en s'adressant à jeanine, chargez vous de lui trouver un avocat au plus vite, car il en a grand besoin ....".

Ninon cria : "mais de quoi est il accusé ?"

"Monsieur Vanier est accusé du meurtre de Madame Sarah vanier, son épouse" ....

C'est ainsi que Ninon et Jeanine partirent dans un même taxi en larmes toutes les deux,

Direction .... "Quai des Orfèvres et faites vite Monsieur" ....

36 quai des orfèvres. Jeanine réclamant à cor et à cri de voir son ex mari s'est vue renvoyer une fin de non recevoir particulièrement brutale. Elle a été éjectée par deux malabars sur le trottoir en compagnie des pigeons et de Ninon qui ne l'attendais pas si tôt.
- Vous vous occupez de trouver un avocat pour votre mari. Point à la ligne, fit un des deux gros bras.
- Mon ex mari!
- Ne m'ennuyez pas avec des détails...
- Des détails? Il m'a bousillé la vie ce sale con!
- C'est vos affaires. Au revoir madame. Bien le bonjour mademoiselle.
Ninon lui offrit un tirée de langue magnifique avant que les deux policiers, blasés, ne réintègrent les célèbres bureaux de la PJ.
- Ca va? Ils t'ont pas fait mal?
- Nan!
Jeanine refoula sa fille à l'aide de son bras mais regretta aussitôt son geste.
- Excuse-moi, ma chérie, je vais tellement mal...
A cet instant, surgit de nulle part, un magnifique jeune homme vêtu du boubou traditionnel des musulmans africains.
- Vous êtes madame Vanier? adressa t-il à Jeanine avec un fort accent anglophone.
- J'm'appelle plus comme ça! Mais vous avez tous décidé de me faire chier ou quoi aujourd'hui? Et puis qui vous êtes, vous? Si c'est pour me draguer, passez votre chemin!
- Euh, non, madame. C'était juste pour vous dire qu'on accuse à tort votre mari d'avoir tuer sa salope de femme.

Ninon qui sentait que la situation partait particulièrement en vrille décida d'appeler son oncle Bob à la rescousse ,

- Oncle Bob, c'est Ni'n, enfiles tes sandales en cuir , mets ta soutane et arrives, Y'a de l'eau dans le gaz ici, Maman va péter un cable et moi je vais me tailler les veines avec l'opinel que j'ai dans mon sac à dos !!!!

- Marie pleine de Grâce ! mais où êtes vous bordel !!!!!"

L'oncle Bob n'était pas un habitué des jurons, quand il parlait d'aller pisser, celui ci disait : "je vais uriner" , et quand c'était pour la grosse affaire, c'était "je vais défecquer", ce qui entre nous ne donnait pas une image plus pieuse ....

Ce dernier arriva à toutes berzingues, pas sur une mobylette munie de deux sacoches comme beaucoup de curés de campagne, mais en taxi comme tout bons parisiens civilisés.

- "Que se passe t'il bon sang ! au nom de dieu que se passe t'il", lança t'il essouflé,

jeanine hurla : "mais ta gueule Bob !!!!! , laisses le bon dieu où il est, s'il existait ce con on serait pas dans une telle merde" !!!!!

- "Maman ne soit pas grossière, Bob n'y est pour rien", Ninon par cette phrase tentait vainement d'adoucir sa mère, ce qui ne sembla pas marcher ne serait ce d'un poil de patte de mouche ...

Jeanine se remit à hurler, "je vous préviens !!! si ces fils de pute ne nous laisse pas rentrer , je fais tout péter, j'achète de la dynamite et je pète tout, je ferai un carnage à la Jacques Mesrine, tous des cons ces flicards de merde, jamais je me ferais prendre par un seul de ces flics !!!!" ...

- "oui ... bien sûr", soupira Ninon,...

Pendant que Bob soutirait des informations au fameux jeune homme au boudou magnifique , Ninon alluma une cigarette et tenta de réfléchir à la situation :

Une mère munie d'une jumelle méchante, un père meurtrier de cette jumelle, un père remarié, mais quel bordel que diable ! quel bordel !!!!

Son portable sonna soudain, c'était marie, qui un peu péteuse venait aux nouvelles.

"Ninon tu vas bien, tu es où là ?"

"je suis tout simplement dans la merde, nous sommes au quai des orfèvres et on est mal putain !"

"je prends un taco, et je rapplique" ! et elle raccrocha aussitôt.

La situation était déjà lourde , qu'en plus la pote voulait se pointer, Ninon eu une peur soudaine, celle de la fouille au corps, et que ces dernières soient arrêtées pour trafic de shit ..... la boucle serait bouclée !!!!!

Mais ... mais ..... la voilà l'idée, pourquoi pas un séjour en famille dans la cellule proche du paternel ?

Ninon était assez fière de son plan, sa mère arrêtée pour tabassage sur les forces publiques, l'oncle Bob pour troubles maniaco-dépressifs, et deux droguées, le voilà le plan d'enfer ....

Marie arriva avec bien sûr les mains dans les poches chargées d'herbe, de feuilles à rouler et en plus avait la tête en biais conditionnée par l'abus de substances illicites .....

Tout devenait clair, Ninon verrait son père coûte que coûte !!!!!

Le "bande de pédés" adressé au planton de service eut un effet immédiat. Tout notre petit monde fut embarqué sur-le-champ et coffré en cellule de dégrisement. Durant une bonne demi-heure ce fut la cacophonie la plus totale. Chacun y allait de sa beuglante. Bob implorait à voix haute son gros lâche de Dieu, sa traînée de soi-disant vierge et le produit christien du mensonge de cette dernière. Jeanine hurlait cycliquement un "j'veux voir Pierre!" Marie un "rendez-moi mon shit!" Ninon leur intimait de fermer leur gueule et ne faisait qu'accroître tout ce joyeux bordel. Seul le black paraissait parvenir à rester zen commençant à regretter amèrement d'avoir quitter son pays sous prétexte d'être tranquille avec sa conscience.
Profitant de quelques secondes d'accalmie dans cette tempête de folie, ce dernier tenta de ramener un peu de raison chez les toubabs:
- Je ne me suis pas encore présenté. Je m'appelle Hassan Oualara. Je travaillais dans le dispensaire de Sarah Vanier...
- Sarah Vanier? Ah la salope, l'interrompit Jeanine.
- Maman laisse le finir. Pour papa...
Jeanine se renfrogna et laissa Hassan poursuivre son propos.
- Je suis médecin. Je suis devenu l'amant de votre sœur bien malgré moi...

- "Comment ça ? vous ? son amant ?????" clama Jeanine encore plus survoltée ....

Il faut dire que ce n'était pas évident de garder son calme, Marie gueulait encore plus fort, hurlant à corps et à cris qu'elle voulait son shit et que si cette dernière n'était pas comblée, il lui fallait un médecin immédiatement !!!!

sur ce Ninon trouva la solution imparrable pour calmer sa pote : un grand coup dans les gencives et celle ci resta collée sur un des barreaux ....

"mon dieu , vado rétro satanas !!!", s'exclama Bob,

sur ce cacophonie encore plus totale, distribution de baffes à plus finir .... les deux jeunes filles se crêpaient les tifs, Jeanine était à califourchon sur l'oncle Bob, en imitant les sarcasmes du diable, et le pauvre amant de Sarah hurlait de plus belle :

"mais faites les taire , bordel de merde" !!!!!

Evidémment la bande de frustrés sexuels duent intervenir et Ninon sauta sur l'un deux pour lui mordre gentillement de ses canines affûtées le mollet ....

- "ah tu veux voir ton paternel, tu vas y aller, emmenez moi cette pucelle avec son vieux et qu'on en parle plus, fouttez lui les menottes même en taule" !!!! ....

Ninon se retourna et lui adressa un geste des plus obscènes en hurlant de plus belle : "bah viens mon gros , je vais de dégriser sexuellement, mon pote !!!!"

Bob fit un énième signe de croix et pleura à chaudes larmes d'avoir omis d'emmener sa bouteille d'eau bénite ....

c'est ainsi que Ninon se retrouva en cellule avec son père .....

Pendant de longues minutes ils restèrent prostrés l'un devant l'autre, têtes baissées et en respectant un silence religieux que n'aurait pas renié Bob. Puis ce fut quelques regards lancés à la dérobée pour constater si jamais l'autre ne faisait pas de même. Ils finirent par se surprendre simultanément et s'observèrent longuement.
Quelle est belle ma fille, se disait Pierre, elle doit en avoir du succès auprès des garçons. Elle a l'air intelligente en plus de ça. Faut dire que pour être étudiante en architecture faut pas être la dernière des connes...
Une vraie tête d'abruti, pensait sa fille, c'est pas possible que ce soit mon père. Y'a eu erreur d'étiquetage! Et puis ces cheveux blancs, il pourrait se teindre quand même! Tu m'étonnes qu'il ait filé avec la Sarah. Si elle était aussi jolie que maman, ça devait être une occasion inespérée pour lui. Deux jolies filles dans sa vie c'est au moins deux de trop! Boudin, va! T'as fini de me reluquer comme ça. J'vais t'foutre la honte de ta vie d'avoir abandonné ta fille. Tu vas le payer puissance 10!

- "Pis d'abord quel con, chui pas étudiante en architecture , quel con je vous jure !!!! pourquoi je serais intelligente comme lui, si j'étais femme de ménage il aurait honte ! mais quel con je vous jure !!!!!, pis bonjour l'intelligence lui, se taper deux jumelles , intelligence du cul oui, quel gougat !!!!"

Ninon se dit tout de même qu'elle avait tous les syndromes de la famille : elle devenait tarée ... et se dit que c'était affolant, c'était la plus givrée ! se faire enfermer poutr trafic de shit pour voir un vieux beau qui de plus est son père, il fallait etre complètement con !

- alors Monsieur Pierre Vanier, ça te fait quel effet de voir ta fille de 20 piges, pas trop de remords ? dis moi rassures moi de suite, tu t'es tapé deux jumelles, t'as pas envie de te taper une jeunette , ya Marie qui cuve à côté , ça te branche pas ?
Puis ça va , je t'ai pas trop manqué ? j'ai la gueule qui te convient ?"

Grand moment de solitude pesante , pour un père c'est un peu trop ....

- "tu es très belle, tu ressembles à ta mère, Ninon" ....

- "à Jeany ou à Sarah, je te préviens chui aussi con que les deux , j'ai un héritage génétique formidable, ..."

Ninon était odieuse , elle voulait pousser son paternel à bout mais lui d'un calme olympien et à la fois cynique lui répondit :

- "écoutes minette, tu es bien gentille, vas y hurles un grand coup mais moi je ne suis pas là pour rigoler, je suis accusé de meurtre, un meutre tu comprends, alors soit tu fais partie de moi et tu m'aides, soit tu sors de ma cellule et tu retournes chez tes dingues" ....

Ninon fit un choix : " je reste avec toi, nous avons beaucoup à dire" ....

Oui quand un père et sa fille se retrouvent après 17 ans de séparation, ils ont forcément beaucoup à se dire. Mais s'ils s'engueulent dès les premiers mots, c'est pas la peine! Alors prends le temps de te calmer. De toute façon, je crois qu'on va en avoir du temps ici...
Ninon accusa le coup. C'est vrai qu'elle était un peu conne de réagir ainsi. Elle ne connaissait pas tous les tenants et aboutissements de l'histoire de Pierre, Jeanine et Sarah. Après avoir écouté la version de son père il serait temps de lui rentrer dans le lard s'il le mérite.
Durant une heure entière elle se rongea les ongles jusqu'au sang. S'estimant prête à tout entendre elle s'appretait à l'annoncer à son père lorsqu'un gardien fit irruption dans leur cellule.

- "Monsieur Vanier, veuillez me me suivre s'il vous plait, un avocat d'office vous a été attribué, Minard viens détacher les menottes du prévenu, c'est pas un sérial killer non plus" ...

Minard avait l'air complètement abruti, un croisement de Jean Lefèbvre et de Henri Guibet et franchement Ninon se demanda si Louis de Funès n'était pas dans le coin !!!!

L'air abattu, Pierre suivi Minard et le super flic héros croisement entre Bruce Willis et Mel Gibson ...

Ninon adorait superposer des visages connus sur de parfaits inconnus ; c'était son jeu favori.

Ninon réalisa soudain qu'elle allait rester seule comme une conne dans cette cellule où le père avait déjà marqué son odeur : l'odeur d'un papa, l'odeur tendre et parfumée qu'une petite fille irait humer cachée dans son cou.

Bruce Willis et Jean Lefebvre, pas si méchants que ça au fond, lui proposèrent de l'a remettre chez les dinguos d'à côté qui curieusement s'étaient tous calmés.

Bob l'acceuilli à bras ouverts , Marie faisait la gueule trop occupée à compresser la bosse qu'elle avait sur le front, Jeanine chialait en silence, et l'africain lui , comptait le nombre de rayures qu'il avait sur son espèce de robe typique du pays ....

- "que t'a t'il raconté ce con", demanda jeanine soudain sortie de sa torpeur dépressive,

- " ah ne commences po s'il te plait, viens pas fouttre ta merde comme d'habitude", lança Ninon.

- "moi la merde ? ton père se casse lorsque j'étais enceinte jusqu'aux yeux, il se saute ma frangine, et il l'a flingue , super cool le papa non ?".

Bob en remit une couche : " Mon dieu il est présumé innoncent pour le moment, nous ne savons rien de cette histoire" ...

- "Bob ta g .....", jeanine fut interrompu par Bruce Willis qui revena à l'attaque avec son sourire ultra brite accompagné du faiblard Minard.

- "Madame et Mademoiselle Vanier, veuillez me suivre , s'il vous plaît, je dois vous interroger sur le meurtre de Madame Sarah Vanier, et pour vous confronter à cette dernière, son corps ayant été rapatrié à la morgue de l'Institut Gustave Roussy" ...

Les deux femmes se regardèrent et se dirent en coeur : "elle nous fera chier jusqu'au bout la sarah" ....

L'Institut Gustave Roussy c'est gris à l'extérieur et blanc à l'intérieur. C'est une morgue donc il n'est pas question d'égayer les lieux à l'aide de couleurs ou de tableaux sur les murs mais enfin, bon...
L'Institut Gustave Roussy ça pue à l'extérieur (là c'est pas de leur faute c'est Paris tout de même...) et ça sent la mort à l'intérieur. Ca pue pas la mort mais on a tendance à préférer les bonnes odeurs de pollution de la capitale.
Une sorte de zombie (il doit pas y avoir beaucoup de chômage chez les morts-vivants) accueillit les deux femmes ainsi que Bruce et Jean.
- Veuillez me suivre messieurs dames.
Ninon, au bord de la crise de nerf, craqua.
- Retire le tibia que t'as dans le cul, pépère, et amène-nous fissa mater la mort-née. Ca va être rapide pour moi de la reconnaître vu que je l'ai jamais vue!
- Mademoiselle, un peu de dignité, s'offusqua Bruce.
- Toi, va sauver la planète! Et tu lui diras qu'elle m'attende pas, j'ai pas qu'ça à foutre.
- Je vais vous coffrer pour outrage à agent, ça va pas traîner!
- Bon, ok, j'me calme. Allons apporter des mandarines à tata. Ca bouffe un macchabée?
- T'es lourde Ninon...
Jeanine ne savait pas où se mettre.

- "tu es vraiment pas psychologue Ninon , merde c'est ma soeur ..."

Gustave Roussy c'est les tiroirs aussi, des tiroirs où si vous y passez juste un ongle, le bruit grinçant peut se faire hurlant ...

Ninon eu moins envie de rire d'un coup quand le croque mort tira ce tiroir , jeanine elle tremblait de tous ces membres, 20 ans qu'elle n'avait pas revue sa frangine.

Une étiquette au doigt de pied surgit avec comme nom : sarah vanier - mort par homicide.

- "je vous préviens Mesdames, ce n'est pas beau à voir, soyez fortes", chuchota le croque mort comme si cela pouvait réveiller la dépouille nommée Sarah vanier.

Un visage calme apparaissait soudain, une femme aux traits reposés, les mains croisées, semblait dormir paisiblement, mais on pouvait constater un énorme pansement sur le crane se prolongeant dans le cou,

- "votre soeur, madame jeanine Vanier a été retrouvée egorgée dans la demeure familiale et a reçu une balle dans la boîte craniène".

A ce moment précis, jeanine hurla et tomba à genoux et s'écria : "Ce ne peut pas être Pierre, jamais il n'aurait pu faire ça, une telle horreur, une telle boucherie cela ne peut être lui".

Bruce Willis conclu : " hélas tout est contre lui, leurs voisins les ont entendu se quereller toute la nuit, Monsieur vanier serait ensuite partit de leur maison et les mêmes voisins ont retrouvé Madame Sarah vanier au matin.

Un message a été retrouvé sur le corps de votre soeur : "A jamais de la haine pour toi" .......................

- Mais le monsieur noir qui était dans notre cellule, Hassan quelque chose je crois, il prétend être l'assassin de ma soeur! Interrogez-le.
- Qu'est-ce que vous dîtes? C'est des conneries ou quoi?
- Non, non. Je vous jure.
- Mais bon sang pourquoi ne me l'avez-vous pas dit plus tôt?
- Ben, vous l'avez pas demandé...
- Mais triple buse! J'ai demandé à ce qu'il soit libéré!
Et il se précipita hors de la salle aux tiroirs laissant seul son collègue ahuri gérer les deux folles.

Ninon avait dis une grosse connerie, bien sûr que le bel Hassan n'avait jamais dis cela !!!!! mais pour elle un amant c'était tout autant un jaloux, un méchant, et un cocu par dessus le marché si la soeurette Sarah continuait ses galipettes avec son Pierre.

Elle espérait gagner du temps, du temps pour voir son père, du temps pour retrouver le beau black qui depuis a bien du courir vite ....

L'abruti malgré sa vue basse et sa bouche entrouverte n'était finalement pas si con que ça et il dit calmement en portant son index sur ladite bouche baveuse :

- "attendez je pige pas tout les filles ! Pourquoi ce Hassan aurait embarqué en france ????" ....

Ninon en un éclair répliqua : "mais tu es naze ou quoi ? ou c'est une méthode de paraître couillon pour mieux nous niquer la gueule ?" ....

Jeanine exclafa de rire ! " Ninon merde ! sois poli avec ce débile profond" !!!!

L'ahuri n'aimait hère qu'on se fiche de sa personne et se mit à brailler : "vous les pétasses, vous fermez vos couvercles à poubelle , sinon en plus de la fouille au corps, je vous fous à poil sous la douche gelée !!!!"

- "puis si c'est comme ça, j'appelles Bruce, oup's pardon mon collègue Jean-Luc Maringuois qui va vous mater vos sales petites gueules, merde m'enfin !!!!!"

Restait une dernière tentative pour calmer ce grand dadet .... le cuissot charnel de la mère Jeanny .... et c'était pas gagné de dragouiller un couillon dans une chambre froide, à côté de sa gamine et de la frangine qui avait heureusement les yeux fermés pour pas assister au désastre à venir !!!!

Jeanine n'y alla pas par quatre chemins:
- Des promesses, des promesses! Encore faudrait-il qu'il y ait des douches ici pour pouvoir nous refroidir. Jusqu'à preuve du contraire les morts ça prend pas de douche, mon mignon...
Elle accompagna les deux derniers mots d'un avancé déhanché vers le bonhomme. L'idée du froid ça rend chaud...
- Eh bien, détrompez-vous ma p'tite dame, y'a ce qu'il faut. Et sachez que je mets toujours mes menaces à execution lorsqu'on m'y oblige.
- Mais c'est qu'il mordrait mon Jeannot...
Le centimètre qui séparait désormais le flic de la nympho atteignait une température de plusieurs centaines de dégrés.
- Re... Reculez ou c'est la douche...
Un doigt sur les quelques rares cheveux qui garnissaient sa tempe gauche provoqua chez lui un veritable Tchernobyl. Pas une seule de ses cellules n'en réchappaient. Il tremblait de partout, ne parvenait à sortir le moindre son de sa bouche dont les lèvres semblaient subir un tsunami. Et puis l'instinct professionnel fut plus fort que le contact du second doigt accompagné d'un magnifique sortie de langue de Jeanine. Il fit un bon de deux mètres en arrière à faire baver d'envie un kangourou et hurla:
- A la douche toutes les deux!

Le fidèle et héroique Bruce arriva en force et failli se vautrer copieusement sur la défunte ...

Le Jeannot était partagé par la colère et l'excitation que la jeanine lui avait provoqué dans le bas ventre,

il y eu une fin très froide, les deux hystériques furent jetées sous la douche toutes habillées pour, les dresser, comme disaient les deux comparses, ce fut

06/08/2009
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