moi et mes divaguations

Le jardin



le jardin par le portail rouillé était encore ouvert,
elle avait beau par la pensée dire à ses occupants de le préserver car il contenait des centaines de souvenirs, rien n'y faisait,
les occupants continuaient de le laisser ouvert , aux yeux et aux mains curieuses et indélicates de tous ...

alors elle entra à son tour,

des années qu'elle n'y était plus venue, des centaines de jours encore où elle n'y était plus entrée, par peur de la promiscuité du retour des images du passé,

déjà elle sentait déjà le parfum de quelques roses sauvages qui continuaient de pousser sans la main gérisseuse de la jardinière du temps passé,

déjà elle se rappelait de ce chien couché dans sa niche qui venait l'a lécher quand elle venait l'aborder,

la balançoire bougeait encore comme pour l'inviter à revenir dans le décor,

le décor du vent claquant sur son visage, pénétrant ses longs cheveux, quand elle venait s'y assoir, quelques mains venaient l'a pousser, et quelques genoux sont venus s'y égratinier ...

elle sentit l'odeur des noisettes fraiches du fond du jardin et soudain se laissa aller à quelques gourmandises autorisées, quelques marguerittes avaient aussi poussé et par quelques foulées de main elle s'était baissée pour les ramasser,
ce sera un beau souvenir, ces fleurs séchées sous ce dictionnaire,

et puis la porte de la grange était aussi ouverte et elle reconnue l'odeur de la siure de bois, des copeaux d'autrefois que son grand père rabotait,

elle se revoyait le regarder, toujours avec le chien qui l'accompagnait ....

tout au fond du jardin ouvert courraient deux chevaux superbes,
crinières au vent et museaux nonchalants, ils défiaient la vie, le temps ...

elle laissa échapper une larme en ces souvenirs si chauds qui rejaillissaient dans son coeur de femme ...

des enfants jouaient et criaient au loin, elle se souvenait encore de ses propres cris de jeux dans le fond du jardin, elle se souvenait émue de la voix d'une femme qui l'appellait au loin quand la purée et le lapin chauds étaient prêts à être avalés,

de la tarte aux pommes chaude dans le four de la cuisinière, tout lui revenait,
elle était dans un rêve qui lui redonnait meilleure humeur par toutes ces voix et ses senteurs ...

c'était peut être ça, ma foi, le bonheur, ne garder que le meilleur des souvenirs, et chasser l'amertume des blessures dans ce même bonheur ...

elle quitta le jardin enchanté et se promis d'y revenir un jour prochain,

le futur était son destin, mais ce passé par ce jardin, toujours elle y revient ...



28/08/2009
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